On avait déjà annoncé à mes proches qu’ils devaient me dire adieu. Cette fois, c'était bel et bien la fin. Selon les médecins, je n’allais pas survivre à la nuit qui s'en venait. Mon corps, épuisé par des jours de lutte acharnée contre la maladie, ne répondait plus.
Branchée à un respirateur artificiel, je flottais dans un espace étrange, entre la vie et la mort, incapable de sentir mes propres membres. Les sons autour de moi semblaient lointains, comme étouffés par une brume épaisse : les voix brisées de ma famille en pleurs, les pas pressés des infirmières, le bruit strident et régulier des machines qui maintenaient mon cœur et mon corps en vie.
À ce moment particulier de mon histoire, je n’étais plus qu’un souffle fragile suspendu au fil de la dernière chance. Tout me semblait irréel, comme si je regardais la scène de l’extérieur, d’un «là-haut» méconnu de tous, spectatrice de ma propre fin.
Dans le silence de ma conscience, une seule pensée revenait, entêtante : était-ce vraiment ainsi que mon histoire sur Terre allait se terminer ?